PRIX ET CONCOURS


Le Prix Laurent

Pour la contribution au théâtre francophone en alberta

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L’UniThéâtre a ressuscité le Prix Laurent à l’occasion de son 25e anniversaire et avait accepté des nominations de la part de la communauté avant la remise du prix le 9 juin. Ce prix biennal fut créé en hommage à Monsieur Laurent Godbout à l’occasion du 10e anniversaire de L’UniThéâtre en 2002. Conçu pour reconnaître des individus ou des groupes qui ont contribué de façon exceptionnelle au développement du théâtre d’expression française en Alberta, en 2002, on décerne le Prix Laurent au Théâtre français d’Edmonton, ainsi qu’à La Boîte à Popicos. En 2004, Manon Beaudoin remporte ce prix. 

En 2018, on a remis le Prix Laurent à Mme. France Levasseur-Ouimet lors de la soirée de célébration du 25e anniversaire de L'UniThéâtre. Mme Levasseur-Ouimet est professeur émérite du Campus Saint-Jean, écrivaine, dramaturge, compositrice pour chant chorale et a touché aussi au documentaire. Elle a ainsi été présidente de l’Association canadienne-française de l’Alberta… et cette liste n’est pas du tout complète! Elle a vraiment accompli beaucoup de belles choses. France Levasseur-Ouimet a écrit une bonne dizaine de textes qui ont été présentés à L'UniThéâtre. Ses livres, pièces de théâtre et chansons mettent en valeur l'histoire et la culture des Franco-Albertains depuis des décennies. En décembre 2017, on l’a attribué le titre de « perle rare » de la francophonie albertaine. Elle a grandement contribué à l'épanouissement des francophones dans plusieurs domaines en Alberta au cours des dernières décennies. France Levasseur-Ouimet affirme que ce sont les besoins de la communauté francophone qui l'ont poussée à développer ses nombreux talents.  Elle croit fortement en l'implication de la communauté dans l'activité théâtrale et écrit encore aujourd'hui pour L'Ensemble des sages, troupe de théâtre pour aînés.

Laurent Godbout, France Levasseur Ouimet et Joëlle Préfontaine lors de la remise du Prix Laurent le 9 juin 2018. Photo: Dave DeGagne, dbphotographics.ca

Laurent Godbout, France Levasseur Ouimet et Joëlle Préfontaine lors de la remise du Prix Laurent le 9 juin 2018. Photo: Dave DeGagne, dbphotographics.ca

Félicitations, France!


Le Prix Louise Ladouceur

Pour la meilleure critique théâtrale

En janvier 2016, L’UniThéâtre et le département de langues modernes et d’études culturelles (MLCS) de l’Université de l’Alberta lançaient un nouveau projet ayant comme objectif d’enrichir l’expérience pédagogique des étudiants de l’Université de l’Alberta et du Campus Saint-Jean en les incitant à assister à des pièces de théâtre en français. Ce prix porte le nom de professeur Louise Ladouceur du Campus Saint-Jean. Louise Ladouceur a contribué énormément à L'UniThéâtre au cours de plusieurs années. La professeur d'études théâtrales fut responsable de l'instauration des surtitres  à L'UniThéâtre et depuis, cet outil permet aux apprenants de la langue française et les francophiles d'assister à nos pièces et de mieux comprendre et saisir les nuances des pièces de théâtre qu'ils voient.

Le Prix Louise Ladouceur vise à inspirer les apprenants de la langue et les encourager à améliorer leurs compétences linguistiques en écrivant la critique théâtrale d’une pièce de L’UniThéâtre. Les critiques soumises par les étudiants sont évaluées par un jury composé de membres de l’Université de l’Alberta et de L’UniThéâtre. 

La personne gagnante reçoit un abonnement de saison de L’UniThéâtre ainsi qu'un certificat de reconnaissance pour son travail et sa critique est affichée sur le site de L’UniThéâtre et le blogue Francopains. Cette année, le ou la gagnant.e recevra aussi une bourse de 200$!

CRITIQUE GAGNANTE 2018-2019, par olivia palmer

Étudiante, Université de l’Alberta, Campus Nord

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CRITIQUE DE notre production “billy (Les jours de hurlement)”

Pièce de Fabien Cloutier, production de L’UniThéâtre (saison 2018-2019)

« Billy ». Pour un titre qui est assez simple, le scénario m’a laissé avec des idées et des émotions complexes. Comme la pièce n’a pas de fin claire, c’est aux spectateurs de décider du reste de l’histoire, de la vie et du futur des personnages.

Billy (Les Jours de hurlement), une pièce du théâtre écrite par Fabien Cloutier, était présentée à L’Unithéâtre du 10 au 20 octobre 2018. Cette pièce a gagné le Prix Gratien-Gélinas en 2011, en plus d’avoir été sélectionnée pour le prix littéraire du Gouverneur général en 2012.

Le début de Billy est en fait la fin de la pièce. La vraie histoire de Billy commence avec la poussière du fromage en croûte qui n’a pas été nettoyée proprement de la bouche de Billy. Pour cette raison, la mère d’Alice, jouée par Carline Lemire, laisse aller son imagination. Elle commence à suivre le père de Billy, joué par Vincent Forcier, convaincu qu’il était un mauvais père qui maltraitait ses enfants et les nourrissait seulement avec du fromage en croûte. Après l’avoir suivi pendant presque toute une matinée, elle décide de lui dire en face tout ce qu’il ne faisait pas correctement malgré le fait qu’elle ne le connaisse pas. Cependant, tandis qu’elle lui disait ce qu’elle pensait de lui, l’ironie et la tragédie l’ont rattrapée. Tout au long de la pièce, Madame, jouée par Giselle Lemire, ajoutait des phrases et des monologues apparemment absurdes qui étaient autant de notes comiques. Cela permettait d’alléger l’histoire saturée d’émotion. Alors que celle-ci était composée principalement de monologues et se concentrait sur la vie de chaque personnage, les monologues s`entremêlaient pour qu`on puisse comprendre les relations entre les personnages. Cela dit¸ il y avait certains endroits dans l’histoire où les personnages interagissaient conformément à ce qui était dit dans le dialogue.

Bien qu’il n’y ait que trois acteurs, la façon dont ils parlaient donnait l’impression qu’ils étaient plus nombreux. C’était particulièrement le cas avec le personnage de Giselle Lemire, pendant qu’elle téléphonait à son amie. Pendant les conversations, il y avait plusieurs personnages qui étaient présents, ce qui permettait de rendre l’histoire et la mise en scène plus complexes. Bien que Madame soit un peu ennuyeuse parce qu’elle n’ajoutait pas de choses nouvelles, elle était convaincante dans son rôle. Hormis Madame, il y avait la mère d’Alice et le père de Billy. D’après moi, la mère d’Alice était absolument époustouflante. Elle montrait beaucoup d’émotion quand elle parlait. À la fin, j’étais sûre que des choses terribles lui étaient arrivées. Sans elle, la pièce n’aurait pas eu le même impact.

Même si le décor était simple, il permettait au public d’imaginer les scènes qu’il ne pouvait pas voir. Dans la pièce, il y avait seulement trois chaises que l’on déplaçait pour chaque nouvelle scène. Les chaises se sont transformées en sièges autos, une chaise pour une réceptionniste et même une chaise de cuisine. De même, il n’y avait pas beaucoup d’accessoires dans la pièce, mis à part un beignet, un casque et mon préféré, une machine à fumée. Ces accessoires ont permis au public de visualiser les scènes dans sa tête. L’utilisation de la machine à fumée a littéralement rempli la pièce de doutes, d’émotions et des soucis des personnages afin que nous puissions les comprendre.

Dans l’ensemble, Billy était unique, émouvante, et parfois un peu choquante. La pièce a captivé le public en nous faisant partager les moments les plus suffocants de la vie des parents.

Bibliographie :

Fabiencloutier.com. (2018). Fabien Cloutier. [online] Available at : http://fabiencloutier.com/ [Accessed 21 Oct. 2018].